Mille chemins mènent à La Borie

Article paru dans l’Épisode cévenol numéro 21.

Mille chemins mènent à La Borie et pour l’avoir oublié des bulls se sont enflammés.

Ce lundi 14 mai 1990 à 5 heures du matin, après avoir bloqué la route, les forces de l’ordre (sic !) croyaient avoir isolé le site. Pourtant quelques minutes à peine après l’arrivée des engins une centaine de personnes étaient déjà sur place, venues de toutes parts à travers chemins et sentiers.

Sur le livre d’or, placé sur la table du mas occupé, depuis le 1 juillet de l’année d’avant, ces mots avaient été écrits «  Désormais La Borie tu n’es plus seule, tu nous appartiens ».

La Borie devenait à cette occasion un bien commun, ainsi en avait décidé un « collectif » composé de Saint-Jeannais, des communes de St Jean, Mialet, Saint Etienne, et bien d’autres communes de France, d’associations, de sympathisants, d’élus, d’anonymes ou de célébrités…

Sur un des panneaux composant le grand NON qui avait été tendu au milieu de la vallée quelqu’un avait écrit «  A la Borie, il y a de la place pour tous, les gros, les minces, les petits, les grands, les habillés et les tout nus, les sans lunettes ou avec grosses loupes, les intellos, les manuels, les branchés et les débranchés, les babas cools et les complètement coulés »

Un bien commun ouvert à tous.

La lutte fut difficile, malgré la victoire de l’abandon du projet de barrage en 1992. Une lutte bariolée où chacun retrouvait sa force ou sa passion faite de musique, de peinture, de rencontre, de création d’un journal (« Sauve Gardon La Borie)…. et de beaucoup de moments festifs.

Il faut dire que les publicistes, que nous n’avions pas invités, avaient prédit que nous avions tout faux ! On ne mobilise pas sur un NON, il faut être positif. Le sigle ne convenait pas. Jamais de triangle c’est connoté religieux et un castor en plus en colère ce n’est pas « porteur ». Mais ceux de La borie étaient un peu sourds. Un peu sourds à ceux qui disaient que le pot de terre se fracasse invariablement sur le pot de fer. Sourds à ceux qui accordaient la légitimité des décisions aux élus au détriment de la volonté exprimée par la population (l’enquête publique avait rejeté le projet de barrage à 86,64% et un referendum d’initiative populaire avait montré un même rejet à 90,78%).

La Borie devint l’affaire de tous, partageant joies, craintes, fatigues, énergie, découragement, colère ou apaisement.

Une lutte exemplaire parce qu’elle fut menée avec imagination et partage, exemplaire aussi car elle amena défaites et victoires, réussites et erreurs. Elle est l’Histoire d’un temps très défini (1989-1992). On ne refait pas une époque.

Et puis…

Une fois le site préservé comment faire vivre un bien commun ?

Diverses tentatives eurent lieu : Création de l’ association AFPE La Borie (Association pour la Formation d’un Projet d’Ecosite), puis de l’Ecosite La Borie, constitué sous la forme d’une SCIC ( Société Coopérative d’Intérêt Collectif), ensuite arrivées et installations de divers groupes.

Nous allions tous à La Borie, pour nous promener, nous baigner, rencontrer des amis, organiser des fêtes ou des animations. Nous prenions soin collectivement de ce lieu.

A côté de ceux qui, de longue date, y avaient légitimement trouvé  refuge, notre présence restait collective. Nous allions à La Borie, fallait-il l’habiter ?

Hérite-t-on des erreurs et des victoires ? Pour les erreurs chacun s’y reconnaîtra

La victoire ce fut celle de La Borie décrétée bien commun ouvert à tous.

Aujourd’hui « la propriété de La Borie est à vendre »

La Borie, bien commun, ne peut appartenir ni à une entreprise, une start-up, un groupe, un conseil municipal. On ne peut y dresser un mur.

Mille chemins mènent à La Borie, certains l’avaient oublié. Aujourd’hui le temps est venu de retrouver ces chemins, nos chemins, multiples, complexes, parfois contradictoires pour retourner à La Borie.

Mais pour cela il faut se mettre à l’œuvre pour trouver, comme ce fut le cas en 1989, ce qui fait commun. Cela passe forcément pas des plaies à panser, des efforts d’écoute, de l’amitié trouvée ou retrouvée, de la confiance, de l’engagement, le refus de l’entre-soi.

C’est certainement utopique. Raison de plus pour se mettre au travail. La Borie en vaut bien la peine. [Jacques Verseils]

Posted in General | Comments Off on Mille chemins mènent à La Borie

Mad Max, ou la croissance verte…

Article paru dans l’Épisode cévenol numéro 21.

Dans un contexte de crise climatique majeure et d’annonce sans cesse répétée d’atteinte du pic pétrolier, la question de l’utilisation des énergies fossiles est devenue un sujet d’ampleur auquel gouvernements et industriels sont tenus de se confronter. Fait significatif : même l’influente Agence internationale de l’énergie a affirmé récemment la nécessité d’arrêter tout nouveau projet d’investissement incluant ces énergies fortement polluantes. Pour autant, si des bouleversements sont en cours dans la considération de l’usage des ressources qui ont permis l’essor de l’économie moderne capitaliste au cours des siècles derniers, l’or « noir » pourrait encore avoir de beaux jours devant lui… Et les partisans du système actuel sont bien loin de remettre en cause le mode de production et de consommation que celle-ci sous-tend.

Les tentatives pour enduire d’un vernis prétendument écologique les solutions de remplacement des énergies fossiles fleurissent ainsi au grand jour, et c’est par la science que ce mythe doit être réalisé. Dans une perpétuelle fuite en avant misant sur le progrès technologique pour sauver la planète, la croissance « verte » se révèle être un parfait terrain de jeu pour les investisseurs cherchant de nouveaux profits. C’est donc dans ce sens qu’il faut comprendre l’engouement pour les énergies vertes, et parmi celles-ci, les agrocarburants, censés remplacer les énergies fossiles dans le domaine des transports.

La production industrielle d’agrocarburants dite de « première génération », issus de plantes vivrières comme la betterave, le blé ou le colza, est pourtant très contestable, aussi bien sur le plan économique et social que celui de l’environnement1. Celle-ci entre en concurrence avec les ressources alimentaires, génère déforestations, dégradations et accaparements de terres, notamment au détriment de la petite paysannerie des pays du Sud. Elle participe également à la flambée des prix agricoles et renforce les inégalités dans un contexte de crise alimentaire mondiale. Ce choix industriel présente de surcroît un bilan énergétique mitigé, un impact désastreux pour les ressources naturelles et l’équilibre des écosystèmes. Certains agrocarburants sont même accusés d’émettre plus de CO2 que le diesel ou l’essence classiques ! De plus, les agrocarburants n’ont pu être lancés et ne sont rentables aux États-Unis et dans l’Union européenne aujourd’hui que grâce à de fortes subventions, détaxations et protections à l’importation.

Conscientes de ces déconvenues et cherchant de nouveaux débouchés commerciaux, les recherches scientifiques actuelles portent sur une nouvelle génération d’agrocarburants à base de micro-algues, réputées fournir un meilleur bilan énergétique et être non consommatrices de terres arables. Mais là encore, la formule magique ne fonctionne pas : la production de masse des micro-algues nécessite de forts besoins en énergie de transformation, rendant son coût de production bien plus élevé que celui des carburants fossiles pour être commercialisé. Par ailleurs, la productivité des micro-algues provient de leur capacité à générer des lipides par photosynthèse, donc dépend potentiellement de l’ensoleillement et des conditions climatiques. Les conditions optimales de production n’étant atteintes que dans certaines zones géographiques (Afrique, Brésil, sud de l’Inde…)2, il est fort probable que les pays occidentaux, moins avantagés à ce niveau là, mais pourtant grands consommateurs d’énergies, décentralisent tout où partie de leur production.

De plus, les incertitudes sont grandes au sujet de la sensibilité de la productivité aux variations thermiques, et la contamination par des organismes compétiteurs, prédateurs, ou par des virus, ce qui peut entraîner des pertes importantes de production de l’ordre de 30 % à 50 %. Les auteurs d’un rapport parlementaire alertent pour leur part en janvier 2020 les pouvoirs publics français sur les risques liés au renforcement de l’artificialisation des sols du à l’implantation des bassins de culture des micro-algues lors du passage au stade industriel de production3. Mais le principal obstacle reste selon eux l’absence de sols disponibles : la quasi-totalité des sols français étant déjà affectée à des usages ne permettant pas le développement de cette activité.

Évidemment, les nombreuses start-up innovantes s’engageant dans cette voie prédisent des améliorations de leurs travaux, mais ceux-ci, de l’avis de bon nombre de spécialistes, s’étalent sur encore une durée d’encore au moins quinze ans avant toute mise sur le marché. Ces échéances ne sont donc pas compatibles avec les efforts immédiats sans précédent demandés notamment par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) en ce qui concerne la réduction des gaz à effets de serre. En outre, en 2017, les agrocarburants ne représentaient qu’à peine plus de 3 % des carburants consommés dans le monde dans le secteur routier, selon l’Institut français du pétrole et des énergies nouvelles (IFPEN)4. Et l’Agence de la transition écologique (ADEME) a estimé dans son rapport de 2014 que les quantités maximales de micro-algues susceptibles d’être produites sur le territoire français ne pourraient représenter à terme qu’un maximum situé entre 7 % et 15 % de la consommation totale actuelle. Cela donne une idée de la pertinence des projets pourtant annoncés par certains promoteurs comme des solutions « capables à l’échelle mondiale de réparer le climat »5

Mais au delà des critères de faisabilité technique et de l’opportunisme flagrant de tel ou tel porteur de projet, ce sont bien des questions de fond qu’il faut aujourd’hui faire émerger. L’innovation technologique, si performante puisse-t-elle être, ne change en rien la perpétuation du système global de l’économie mondialisée, ni les inégalités qui lui sont inhérentes. Il n’est plus à démontrer que l’histoire récente du développement des nations au centre de la dynamique capitaliste, au delà de l’exploitation salariale, tient pour beaucoup à l’appropriation de ressources, d’énergie et de terres des zones périphériques. L’amélioration du rendement des énergies utilisées depuis le XVIIIème siècle a prouvé qu’un usage plus économe de la ressource ne conduisait pas à une réduction de son usage, mais au contraire à son extension6. L’utilisation du pétrole n’a ainsi pas réduit la consommation de charbon, tout comme le développement des énergies renouvelables ne conduira pas à une réduction des énergies fossiles où nucléaires.

La crise écologique et en particulier climatique révèlent les limites physiques d’un mode de développement qui nous est imposé par les logiques du productivisme et du capitalisme financier. Seule une diminution radicale de la consommation énergétique et matérielle globale permettrait de répondre à la gravité de la situation. Mais pour cela, c’est bien le système dans son entier et ses promesses d’abondances qu’il faut repenser de toute urgence. [Fred]

1 « Manger partout dans le monde ou conduire, il faut choisir » – Bulletin de l’association Attac – Octobre 2009

2 « Efficaces, les «algo-carburants»? » – Le Temps – 26 mai 2014

4 « Tableau de bord biocarburants 2019 » – IFP Énergies nouvelles – 16 juillet 2019

5 « Projet Kodama » – Néomérys, Énergie et Biocarburants

6 Voir en cela la théorie dite de l’« effet rebond » ou « paradoxe de Jevons ».

Posted in General | Comments Off on Mad Max, ou la croissance verte…

Quand Macron paiera-t-il pour son « quoi qu’il en coûte » ?

Article paru dans l’Épisode cévenol numéro 21.

Est-ce rabat-joie de revenir sur la gestion de la pandémie alors que l’été s’installe peut-être enfin et que tout pousse à l’insouciance ? Interrompons la, le temps d’une réflexion, même partielle, sur une des mesures essentielles de Macron qui semble depuis sa propre maladie s’être mû en virologue-épidémiologiste et connaître le sujet. Les professionnels sont réduits à des figurants qu’heureusement les premiers concernés, c’est à dire nous, prenons souvent plus au sérieux que cela ne plaît au Président.

Rappelons nous : Le déconfinement rapide en décembre 2020 avait fait remonter le taux quotidien des infections à 25 000 tandis que la moyenne des décès se situait à 350 morts (tous les jours un airbus qui crashe!). En conséquence beaucoup étaient persuadés fin janvier qu’un confinement (puisque les errements de la politique sanitaire nous y contraignent) était imminent pour épargner des vies et éviter des malades.

Or, Macron a décrété qu’il ne fallait surtout pas fermer les écoles et laisser les parents s’occuper de leurs enfants. Il a imposé de surcroît un couvre-feu qui a mis en difficulté des millions de personnes dans l’organisation de leur vie courante.

Ce n’est qu’une fois les hôpitaux totalement débordés, les écoles contraintes de fermeture en raison du nombre de malades qu’il s’est enfin résigné à décréter un confinement… partiel, synonyme de boulot-métro-dodo au sens propre de l’expression. Il a donc poussé sa devise du « vivre avec le virus » jusqu’à l’extrême la présentant comme une performance héroïque. Selon lui, chaque jour de travail serait un jour de gagné, sans toutefois préciser pour qui. Les victimes de la maladie, en particulier du Covid long, et les parents et amis des morts l’en remercieront.

Et voici le bilan provisoire : Les deux mois « gagnés » ont coûté plus de 14 000 décès, près de 112 000 hospitalisations, dont 28 000 en réanimation, et environ 160 000 cas de Covid-19 long supplémentaires, selon les calculs de Le Monde qui a réalisé une étude « sous le contrôle de l’équipe de l’épidémiologiste Pascal Crépey, à l’École des hautes études en santé publique de Rennes ». Il faut y ajouter tous les malades non diagnostiqués et les morts indirectes pour manque de prise en charge.

Verrons nous Macron bientôt rendre des comptes ?

https://www.mediapart.fr/journal/france/180621/deces-dus-au-reconfinement-tardif-le-chef-de-l-etat-doit-assumer

Posted in General | Comments Off on Quand Macron paiera-t-il pour son « quoi qu’il en coûte » ?

A la mémoire de Steve

Article paru dans l’Épisode cévenol numéro 21.

Dans la nuit du 21 au 22 Juin 2019 à Nantes lors de la Fête de la musique, l’intervention de la police fait tomber plusieurs personnes dans la Loire, au pied du Quai Wilson, où des Sound Systems avaient pris place pour la soirée.

La fête avait commencé comme les années précédentes. L’ambiance était toute aussi bonne. Ces dernières années, la police présente mais en retrait laissait la fête se dérouler et se terminer d’elle même. Les teufeurs fatigués quittaient les lieux tranquillement, au fur et à mesure. Jérémy se souvient être resté parfois sur le quai jusqu’en début d’après midi, le lendemain.

Mais cette année-là, le préfet de Loire-Atlantique souhaite que le son soit coupé à 4h. La plupart des DJ obtempèrent, sauf un qui, après un silence, lance un morceau bien connu : «Porcherie» du groupe Bérurier Noir.

L’intervention des forces de l’ordre commence. Les autorités disent avoir subi des jets de projectiles qui auraient déclenché cette intervention. La version des fêtards diffère  : l’offensive policière injustifiée pour disperser la foule aurait provoqué les jets de projectiles en réponse. Rien ne permet d’affirmer l’une ou l’autre version. Sur certaines vidéos, nous pouvons bien distinguer des jets de projectiles, mais l’offensive à déjà commencée.

Quoiqu’il en soit, dans cette nuit symbole de fête, de fraternité et de liberté, dans ce lieu qui se trouve au bout de l’île de Nantes dans un quartier quasiment inhabité, au bord d’un fleuve aux courants toujours tourmentés, le déploiement d’une telle force pose nécessairement question :

33 grenades lacrymogènes MP7
10 grenades de désencerclement DMP
12 Tirs de LBD 40

Des vidéos témoignent également de l’utilisation d’un pistolet à impulsion électrique (Taser) braqué sur une personne de dos et de coups de matraques portés sur des personnes au sol.

La police nie un «bond offensif» pour disperser la foule mais les vidéos montrent bien une ligne de policiers en équipements (casque – bouclier – matraque en main), avec un maître-chien, avancer dans cette direction. On entend également très rapidement et tout au long de l’intervention, des cris de personnes alertant les policiers du danger de la Loire qui se trouve derrière et leur signalant que des personnes sont tombées à l’eau à cause des «lacrymos».

A 4h30, lors de l’intervention des forces de l’ordre, près de trente minutes avant la marée basse, la hauteur de chute dans la Loire est d’environ huit mètres au niveau du Quai Wilson. La profondeur du fleuve est de près de cinq mètres.

Les eaux turbides et les courants forts, complexes et contradictoires créent des phénomènes de tourbillons particulièrement dangereux.

Les dangers du fleuve sont bien connus des Nantais et la police ne pouvait ignorer les risques d’une telle intervention sur le Quai Wilson.

Le corps de Steve Maia Caniço a été retrouvé le 29 Juillet 2019, plus d’un mois après sa disparition cette nuit là.

Rudy Burbant – Documentaire photographique et sonore sur l’impact de violences policières sur les corps et les vies. http://www.rudyburbant.fr/impact/

Posted in General | Comments Off on A la mémoire de Steve

Épisode cévenol n°21

Cliquez sur l’image pour accéder au numéro complet. Bonne lecture !

Posted in General | Comments Off on Épisode cévenol n°21

Le Putsch en marche

Article paru dans l’Épisode cévenol numéro 20.

Imaginons une tribune de généraux appelant ouvertement au putsch. Que se passerait-il? Evidemment, les protestations fuseraient de partout, les politiques, majoritairement, condamneraient, les partis d’opposition et les associations manifesteraient, les médias organiseraient des débats houleux et controversés, des sanctions tomberaient, des plaintes seraient déposées, etc.?

Eh bien 20 généraux viennent de lancer un tel appel. Le texte intitulé, Pour un retour de l’honneur de nos gouvernants est publié dans Valeurs actuelles , journal d’extrême droite, le 21 avril, jour du 60e anniversaire du putsch de généraux opposés alors à l’indépendance de l’Algérie. Tout un symbole!

Que disent ces haut-gradés séditieux actuels? D’entrée, ils préviennent: “L’heure est grave, la France est en péril, plusieurs dangers mortels la menacent”. Le mot clé est “délitement”. Qui selon eux sont responsables? Les “partisans haineux et fanatiques” qui provoqueraient “la guerre raciale” avec les termes de “racialisme”, “indigénisme” et les “théories décoloniales” (comprendre notamment les islamo-gauchistes); “l’islamisme et les hordes de banlieue” qui voudraient détacher des “territoires soumis à des dogmes contraires à notre Constitution”; la “haine” de certains manifestants (comprendre les black blocs). Selon eux, “face à ces “périls”, le gouvernement “silencieux” “louvoie”, bref, il n’agit pas. Et de poursuivre que “si rien n’est entrepris” pour protéger “nos valeurs civilisationnelles”, “l’intervention de nos camarades d’active sur le territoire national” sera inévitable, entraînant rien de moins qu’une “guerre civile” avec des “milliers de morts”. Une menace, on ne peut plus directe!

Rappelons que cette tribune a été précédée le 14 avril par un “document de travail” rédigé par seize généraux du Cercle de Réflexion Interarmées (CRI) destiné à l’ensemble des groupes parlementaires. Intitulé “Pour une stratégie globale contre l’islamisme et l’éclatement de la France” il se présente selon le JDD comme “un plan de bataille à ‘stratégie multidimensionnelle’ contre l’islamisme, l’immigration, la binationalité et la perte de repères dans la jeunesse”. Selon l’un des rédacteurs, “une guerre hybride nous a été déclarée, elle est multiforme et s’achèvera au mieux sur une guerre civile, ou au pire sur une cruelle défaite sans lendemain.”1

La publication de la tribune des généraux n’a suscité que trop peu de remous, la majorité politique s’est quasiment tue. Macron n’a pipé mot, les partis d’opposition ont regardé ailleurs ou approuvé, les grands médias ont surtout minimisé ou acquiescé. Tandis que Marine Le Pen a invité les rédacteurs à rejoindre son parti, rares sont ceux qui ont protesté: Jean-Luc Mélenchon a rappelé que la provocation à la désobéissance des militaires est passible de cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende et a fait un signalement auprès du Procureur de la République, qui lui ne voit pas matière à poursuites pénales!

Et voilà, qu’à peine 3 semaines plus tard, le 10 mai, on assiste à un nouveau tir de canon! Un deuxième texte, cette fois anonyme, est publié dans le même journal, par des officiers de «la génération du feu», ceux qui ont fait la guerre en Afghanistan, au Sahel et participé à l’opération sentinelle en France. Ils y défient le pouvoir qui laisserait “le communautarisme s’installer dans l’espace public, dans le débat public», (…) et «la haine de la France et de son histoire devenir la norme”. Face à la “déchéance”qui précéderait “l’effondrement”, ils incitent le gouvernement à sévir, car il y va “de la survie de notre pays”. Eux aussi se voient investis de la mission de rétablir l’ordre en cas de “guerre civile”. Mais ne sontils pas les protagonistes principaux de leur propre scénario martial?

Pour compléter la série d’interventions publiques de forces armées, rappelons que des “policiers en colère” ont adressé le 6 mai une lettre au Président dans laquelle ils exigent notamment de “procéder au bouclage des 600 territoires perdus de la République (sic!), y compris avec le renfort de l’Armée, en contrôlant et en limitant les entrées et sorties de ces zones par des checkpoints sur le modèle israélien de séparation mis en place avec les territoires palestiniens.” Cette référence aux méthodes israéliennes colonialistes acquiert une résonance particulière dans la situation actuelle d’agression généralisée sur les Palestiniens. Viseraient ils une guerre civile qu’ils ne s’y prendraient pas mieux!

Toutes ces déclarations publiques culminent dans l’appel à une manifestation, le 19 mai devant le Parlement, organisée par l’intersyndicale de policiers contre la Justice pour exiger “la mise en œuvre de peines minimales pour les agresseurs de Forces de l’Ordre”. L’érosion de l’Etat a-t-elle atteint un tel niveau que le ministre de l’Intérieur peut se permettre de participer à une manifestation au côté de factieux qui remettent en question une institution régalienne, à savoir la Justice, et ce au moment même où le Garde des Sceaux, représentant de celle-ci, intervient devant l’Assemblée?

Ces appels successifs de militaires et policiers à l’embrigadement de la justice et à une intervention militaire révèlent d’abord la faiblesse d’un Etat et d’une classe politique à la dérive qui n’ont comme principale réponse “disruptive” aux défis actuels qu’une surenchère nationaliste et sécuritaire. Pour les uns comme pour les autres les ennemis intérieurs sont identifiés (les islamistes, les racisés, les séparatistes, les islamo-gauchistes, etc.). Tous exhortent à serrer les rangs autour d’un grand narratif sur la “grandeur de la France” décliné en de multiples discours faits de valeurs, de principes, d’union, de nation etc. L’opposition, dans sa quasi-totalité, et une grande partie des intellectuels ont été happés et mis au pas.

Ne vivonsnous pas en réalité dans un état de guerre permanent? Une guerre contre les banlieues, les noirs et les musulmans, les gilets jaunes, les pauvres, les réfugiés, les luttes sociales, etc.

A jouer aux apprentissorciers fascistes, Macron et sa clique seront vite dépassés par les maîtres eux-mêmes. L’heure est grave, oui… [Tissa]

Posted in General | Comments Off on Le Putsch en marche

L’ennemi qui viendrait d’ailleurs…

Article paru dans l’Épisode cévenol numéro 20.

Parmi les figures classiques de la rhétorique des partis d’extrême droite et des mouvements populistes, se dresse en bonne position le lien fantasmé du fait migratoire au phénomène terroriste. Cette corrélation, si elle est allègrement reprise et relayée par une large sphère médiatique aux lendemains d’attentats, relève également de constructions politiques profondément ancrées dans nos sociétés. Comprendre les déclarations anti-immigration tenues par de nombreuses personnalités politiques à la suite des récentes attaques de Conflans-Sainte-Honorine et Rambouillet requiert alors de replacer ce type d’amalgame fallacieux dans un contexte plus large.

L’immigration a de longue date été définie comme menace et source d’instabilité. De la « montée du chômage » à l’« insécurité dans les banlieues », du « délitement de l’identité nationale » au « communautarisme », c’est bien le spectre de l’immigration qui est brandi pour justifier de nombreuses questions structurelles en panne de solution politique et qui légitime des réponses d’ordre sécuritaire. Que se soit à l’échelon européen comme au niveau national, « les registres sécuritaires de la lutte contre le terrorisme et de la lutte contre l’immigration clandestine se trouvent totalement imbriqués tant dans les représentations et les discours que dans les politiques publiques »1. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, la tendance que suivent les États de « fermer les frontières nationales pour se sentir plus en sécurité sur le territoire souverain, convaincu que la menace terroriste vient d’ailleurs. »2, renforce encore les discours sur la peur de l’immigration.

Cette « gouvernementalité par l’inquiétude » permet alors de passer outre les évidences les plus élémentaires, et les propos évoqués servent des intérêts politiques particuliers plutôt qu’une réelle volonté de cerner et de remédier à un problème donné. Ainsi, qu’une chercheuse au CNRS, spécialiste des migrations, rappelle que si l’on ramène les plus de 250 000 entrées légales et illégales par an au nombre d’attentats ou de tentatives d’attentats impliquant des personnes de nationalité étrangère, le résultat demeure « complètement marginal statistiquement », ne semble guère suffire à faire tomber le préjugé3. Qu’une étude récemment menée croisant les informations disponibles sur les flux migratoires dans 145 pays, entre 1970 et 2000, conclue qu’il n’existe pas de lien de cause à effet entre immigration et terrorisme, ne permet guère de contrer des propos infondés non plus4.

Ainsi, force est de constater que l’immigré est jugé non pour ce qu’il est, mais pour ce qu’il représente. Cette stigmatisation touche d’ailleurs aussi bien l’étranger « qui vient pour moins de trois mois dans un pays européen que l’enfant ou le petit-fils de quelqu’un qui s’est installé dans le pays il y a plus de quarante ans »5. Ce parti pris assimile de fait des populations entières à une identité présumée (communauté tchétchène, musulmans, « seconde génération » d’immigrés…), tenues responsables ou suspectées de nombreuses déviances. Si ce dangereux conditionnement de l’opinion publique par le politique demeure épisodiquement dénoncé par quelques défenseurs des droits l’homme et associations antiracistes, il n’en demeure pas moins problématique à bien des égards. Notamment en ce qu’il permet d’occulter tout débat et toute analyse contradictoires qui envisageraient des perspectives qui n’iraient pas dans le sens des discours politiques dominants ou qui rappelleraient des responsabilités institutionnelles sur la question.

Partant de là, les rapports rédigés par les anthropologues, démographes, économistes, sociologues, politistes établissant des liens de causalités et des éléments de compréhension avérés sur les facteurs concrets favorisant l’émergence du terrorisme et de la radicalisation passent alors au second plan – quand ce n’est pas à la trappe, happés par le feu médiatique de démagogues souvent racistes et xénophobes. Il devient alors aisé d’omettre le rôle qu’ont pu jouer les puissances occidentales dans l’implantation et l’émergence de groupes djihadistes lors de certaines interventions militaires6, les résurgences d’un passé colonialiste trop vite oublié, ou les conséquences des guerres prétendument nommées « anti-terroristes ». Les études réalisées par l’Observatoire contemporain du terrorisme, de l’antiterrorisme et des violences (OCTAV) montrent en cela l’absolue inefficacité de ces dernières quant aux finalités dont elles sont dotées et avancent que le phénomène est celui du « pompier pyromane » : loin de combattre le terrorisme, il l’alimente en nourrissant le ressentiment7.

Pour autant, la politique menée depuis des années et sur-alimentée récemment par les multiples lois anti-immigration, discriminatoires et sectaires ne font que renforcer un climat de suspicion stérile et accroître les potentialités de passage à l’acte terroriste et la radicalisation. Les théories fascisantes du « grand remplacement », les débats sur le séparatisme, où les déclarations tenues au plus haut sommet de l’État français ciblant particulièrement les populations immigrées de confession musulmane ne peuvent ainsi qu’engendrer crispations et exclusions, là où une acceptation de l’altérité apporterait une solution. Comme l’indique un politologue spécialiste de l’islam politique : « Nous fabriquons ces individus qui choisissent – parmi de très nombreuses autres possibilités – une expression binaire, clivante et totalisante de leur appartenance religieuse. Le recours à la violence sectaire fait donc suite à des dysfonctionnements majeurs du vivre ensemble européen ou oriental qui poussent ces individus à la rupture. »8 Ainsi, plutôt que de chercher à combattre le terrorisme, mieux vaudrait commencer par cesser de le créer.

[Grenouille]

5Didier Bigo, « Sécurité et immigration : vers une gouvernementalité par l’inquiétude ? », Cultures & Conflits – Printemps été 1998

6A ce sujet, lire : « L’occident et les Djihadistes : Chronique d’une hypocrisie », Acta Zone, 24 octobre 2020

7Voir notamment : « Guerres et terrorisme : sortir du déni », Nouvelobs – 14 novembre 2020

Posted in General | Comments Off on L’ennemi qui viendrait d’ailleurs…

France, terre d’asile?

Article paru dans l’Épisode cévenol numéro 20.

Une certitude très répandue est que la France serait une terre accueillante pour les étrangers, trop accueillante pour certains. Or la réalité montre que le nombre de demandeurs d’asile comme celui de migrants n’est pas particulièrement élevé ne sont pas particulièrement élevé. Que n’avons nous pas entendu comme inepties sur ce thème ? Que d’inepties n’avons-nous pas entendues sur ce thème? Afin de corriger ces erreurs, contre- et demi-vérités, nous allons en relever quelques unes des plus courantes et fournir des chiffres pour clarifier le sujet.

Combien de fois dit-on que “nous ne pouvons accueillir toute la misère du monde!, alors que la très grande majorité des personnes contraintes de quitter leur pays ne se rend) pas en Europe (moins de 20%). Dans un top 10 des principaux pays d’accueil, réalisé pour l’année 2018, figurent la Turquie (3,7 millions de réfugiés), le Pakistan (1,4 million), l’Ouganda (1,2 million), le Soudan (1 million), le Liban (1 million), mais pas la France.

Ces dernières années, plusieurs millions de personnes ont dû fuir la guerre dans leurs pays d’origine, en particulier en Syrie, en Afghanistan et en Irak, des milliers d’entre elles ont péri en mer. En 2015, l’année où l’arrivée de réfugiés en Europe a été la plus importante, 1,2 million de demandes d’asile ont été enregistrées. Tandis qu’en France, elles ont été de l’ordre de 70 000 (6% du nombre global), elles atteignaient plus de 440 000 en Allemagne (35%).1

Même en 2019, lorsque la France a accueilli 143 000 premières demandes d’asile2, elle n’était en Europe qu’en 7e position en nombre rapporté à la population du pays. Par contre le taux d’acceptation n’est que de 40%. Un nombre important de personnes déboutées quittent le pays tandis que certaines parviennent à être régularisées après plusieurs années de démarches ardues.

Il est erroné de croire qu’en facilitant l’accès à l’asile, le nombre de réfugiés augmenterait. En réalité, les politiques d’asile de plus en plus restrictives ne font que croître le nombre de clandestins qui ne peuvent souvent plus retourner dans leurs pays d’origine ou se rendre ailleurs. On estime qu’environ 30 000 sans-papiers entrent chaque année en France3. Cependant, tous ne restent pas dans le pays. Quant aux entrées régulières, comptabilisées par le nombre de cartes de séjour octroyées, l’augmentation est également plutôt modérée: de 220 000 en 2010 à 260 000 en 2019.4 Ces quelques chiffres sont utiles pour relativiser l’image que certains ont voulu esquisser à propos d’une vague de migrants qui aurait submergé la France.

L’idée est répandue que la situation économique de la France ne permettrait pas l’accueil des étrangers, or il est avéré que plus ces personnes sont accueillies dans le respect de leurs droits, plus elles s’insèrent dans le tissu social et économique et participent à la richesse culturelle et sociétale. Bon nombre d’entre elles disposent de diplômes, ce qui devrait faciliter leur insertion) leur faciliter l’insertion.

Un autre à-priori prétend que ce ne sont quasiment que des hommes seuls qui arrivent en France. Or, selon les chiffres du HCR, en 2019, parmi les 96 000 personnes enregistrées à leur arrivée en Europe par l’Espagne, l’Italie, la Grèce, Chypre et Malte, 53% étaient des hommes. L’UNHCR note: “En février 2016 en Grèce, période de très fortes arrivées ayant amené l’Union européenne à conclure un accord avec la Turquie, les hommes représentaient 38% des entrées, les femmes 22% et les enfants 40%.”5

L’abandon des mineurs non accompagnés

Ces mineurs quittent leurs pays pour différentes raisons: « ils fuient des persécutions liées à des conflits ou d’autres situations de violence et sont demandeurs d’asile, ils désirent rejoindre leur famille déjà présente en France ou en Europe, ils veulent accéder à une vie meilleure, étudier ou travailler dans le pays, ils sont victimes d’un réseau d’exploitation ou de traite des êtres humains…»6. Beaucoup sont originaires d’Afrique subsaharienne, généralement de zones de conflits ou de guerre, et passent par la Libye où ils subissent l’esclavage et des tortures. Ils débarquent en Europe, traumatisés, après un voyage périlleux. En France, environ 17 000 mineurs, en majorité des garçons sont arrivés respectivement en 2018 et 2019.

Théoriquement, tout mineur, qu’il soit étranger ou non, a droit de mise à l’abri. En conséquence, les mineurs isolés qui demandent l’asile doivent être pris en charge par les services des départements non seulement dans leurs démarches administratives mais également en matière d’hébergement, de santé et d’éducation. En fait, ils sont confrontés à la contestation par les départements de toutes les informations qu’ils donnent : leur âge, leur parcours, leur origine, les risques qu’ils encourent. Il faut donc en premier lieu que leur minorité soit reconnue. Or ils doivent parfois attendre des mois avant d’être entendus ou de passer un test osseux (radio du poignet et des dents de sagesse) qui malgré son manque de fiabilité, à cause d’une marge d’erreur de deux à quatre ans, reste un critère d’évaluation de leur âge.

En pratique, même s’ils obtiennent une ordonnance de placement par un juge, ils ne sont pas toujours suivis par l’Aide Sociale à l’Enfance mais souvent livrés à eux-mêmes, parqués dans des hôtels sans accompagnement ou même laissés dans la rue. Mais même s’ils bénéficient d’une protection pendant leur minorité, une fois majeurs, ils devront affronter de nombreux obstacles qui font que leur statut demeure toujours précaire.

Les mineurs isolés, en cas d’infractions, sont victimes de traitement judiciaire sévère et peuvent être plus facilement incarcérés que des mineurs français, notamment parce qu’ils n ‘ont pas de famille ne sont pas en famille. Comme les infrastructures (foyers, centres de rééducation) ne suffisent pas et ne sont pas adaptées, il arrive qu’ils soient emprisonnés. En prison, ils ne sont pas non plus suivis correctement par manque de personnel et de compétences appropriés. Quand ils sortent, nombreux sont ceux qui reprennent malheureusement leur parcours là où ils l’ont laissé, c’est-à-dire dans la délinquance.

Entre 2018 et 2020 plus de 18 000 réfugiés enfants et adolescents non accompagnés ont disparu des radars des administrations européennes. Ce chiffre est sous-estimé car plusieurs Etats, dont la France, ne répertorient pas ces disparitions car même s’ils ont été enregistrés à leur arrivée, ces jeunes n’ont pas été tous suivis. Ils sont souvent victimes de réseaux de traite d’humains et esclavagisés dans la prostitution, le travail forcé ou le trafic de drogues7.

Mais il y a aussi des mineurs isolés qui grâce notamment à l’accompagnement de personnes privées ou d’éducateurs dévoués réussissent à se faire une place, suivre une formation et s’adapter à leur nouvel environnement. Beaucoup ne demandent qu’à trouver une place dans la société, suivre un apprentissage pour devenir autonomes dans de bonnes conditions. Ne faudrait-il pas développer les conditions pour que ces jeunes, souvent éprouvés par leurs expériences passées, soient accompagnés dans l’apprentissage d’une nouvelle vie en toute sécurité et sérénité. ?

[Cévennes sans frontières]

4 idem

5 UNHCR, Portail de données en ligne

Posted in General | Comments Off on France, terre d’asile?

La route pour la Vie !

Les zapatistes nous rendent visite ! Pour la première fois, une délégation du mouvement zapatiste du Chiapas (Mexique) se rendra sur les cinq continents, en commençant par l’Europe à partir de mi-juin.

Le soulèvement zapatiste s’est déclaré en 1994 au Chiapas, jour d’entrée en vigueur du traité de libre-échange nord-américain (ALENA), au cri de “Ya Basta!”. Il s’oppose à l’exploitation, au racisme, à l’oppression des femmes et de tous les genres, à la militarisation, à la destruction de l’environnement…

Les zapatistes s’engagent dans la construction de structures autonomes dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’auto-gouvernement, de l’égalité des sexes, de la production, des médias et de la justice. Depuis leur soulèvement en 1994, ils ont réalisé des améliorations considérables pour leur base sociale ainsi que pour de nombreux autres mouvements. En outre, ils continuent à inspirer de nombreuses luttes sociales au Mexique et dans le monde.

Avec cette initiative, les zapatistes veulent briser la résignation, semer l’espoir et ébranler à nouveau le statu quo du système en place ainsi que construire de nouvelles voies de solidarité et de luttes – avec nous.

Les zapatistes ont souhaité payer eux-même leurs trajets vers l’Europe mais proposent d’aider à leur retour. Un réseau de solidarité constitué pour l’occasion prend donc en charge celui-ci et les frais du voyage à partir de leur arrivée en Europe et à l’intérieur des différentes régions du continent. Beaucoup d’argent est nécessaire pour ces frais et la logistique. L’argent ne doit pas être un frein à la réussite de ce voyage.

Pour en savoir plus sur ce voyage et pour contribuer au financement de cette initiative émancipatrice et porteuse de perspectives, un appel à don est lancé, il est consultable à ce lien : https://www.helloasso.com/associations/une-montagne-en-haute-mer/collectes/la-route-pour-la-vie-2021

Posted in General | Comments Off on La route pour la Vie !

Épisode cévenol n°20

Cliquez sur l’image pour accéder au numéro complet.

Posted in General | Comments Off on Épisode cévenol n°20