Après des dizaines d’années d’occupation, après 17 ans d’un siège meurtrier de la Bande de Gaza, le 7 octobre 2023, le Hamas et l’ensemble des organisations de la résistance palestinienne ont lancé une opération dans le sud d’Israël provoquant le mort d’environ 1140 Israéliens civils et militaires. Plus de 200 personnes sont prises comme otages. Parmi eux des enfants. Un crime de guerre selon le droit international.
Mais on n’a rien compris si on croit que tout a commencé le 7 octobre 2023 !
Israël est un fait colonial
Au temps des colonies il était plus simple d’accorder un territoire, même habité, à ceux dont on ne voulait pas, que de les accepter chez soi, même survivants du génocide nazi. Racisme antisémite sous couleur de générosité.
Israël, pays où tous les juifs du monde peuvent s’installer, naît dans la violence. Dans la négation du peuple autochtone expulsé, colonisé. Sentinelle avancée de l’Occident au Proche-Orient.
Depuis la Nakba (1947, 48, 49) et la Naksa (1967) les gouvernements israéliens successifs n’ont eu de cesse, de gauche comme de droite, d’accaparer la terre et d’en chasser les populations palestiniennes, de les enfermer derrière des murs, des barbelés, des checkpoints…d’installer des colonies tentaculaires détruisant le paysage et la géographie, accaparant l’eau. Plus de 700 000 colons vivent en Cisjordanie dont Jérusalem-Est. Parmi eux Ben Gvir et Smotrich, ministres suprémacistes du gouvernement fasciste israélien.
Des décennies d’occupation militaire avec son lot d’iniquités, de crimes, de violation des droits humanitaire et international, la vie empêchée par les forces d’occupation israéliennes (FOI). Les jeunes Israéliens juifs, filles comme garçons, sont envoyés à 18 ans faire le sale boulot d’une armée d’occupation, avec le pouvoir d’humilier à sa guise la population palestinienne : tenir dans son viseur des écoliers tout en fouillant leurs cartables, se livrer à des arrestations arbitraires, user d’interdictions en tous genres, destruire des maisons, des cultures, des monuments, des lieux de culte et de culture, boucler le territoire palestinien lors des fêtes religieuses juives, tuer, voler… En Cisjordanie – dont Jérusalem-Est, l’expansion des colonies s’intensifie dans tout le territoire, des villages bédouins détruits. Le gouvernement fasciste israélien pousse partout à la violence, l’armée chargée de briser la résistance sans y parvenir, multiplie les incursions dans les camps de réfugiés, cible les journalistes, tue de nombreux civil. En toute impunité.
De la naissance à la mort un Palestinien, une Palestinienne ne doivent jamais oublier que partout les Israéliens sont chez eux et qu’ils/elles doivent se soumettre. Ce qu’ils ne font pas. Ils sont donc des terroristes.
Non, tout n’a pas commencé le 7 octobre 2023 !
A Gaza, une guerre menée contre le peuple palestinien
En 2006, en Palestine, à l’issue d’élections législatives démocratiques le Hamas, parti vainqueur, forme un gouvernement de techniciens auquel le Fath refuse de participer. Les Etats-unis et l’Union européenne dont la France refusent de le reconnaître. Il en résulte la prise de contrôle de la Bande de Gaza par le Hamas qui y installe un gouvernement, et la mise en place du blocus hermétique israélien.
Depuis 17 ans les Gazaouis vivent dans une cage coupée du monde. Une cage dans laquelle s’entasse une population de 2,3 millions d’habitants, privée de tout, régulièrement la cible de bombardements meurtriers israéliens qui font des milliers de victimes. En toute impunité.
Au bout de trois mois de massacres, devant l’étendue de ce qui n’est pas une guerre Israël-Hamas mais un génocide, crime contre l’humanité, commis délibérément par le gouvernement israélien, la « communauté internationale » se souvient soudain de « La Solution à Deux Etats », sans pour autant exiger un cessez-le-feu d’Israël ni le sanctionner.
Cette « communauté internationale » n’a rien fait pour la faire advenir mais a contribué à son sabotage. Le seul État qui ait agi en défense des Palestiniens est l’Afrique du Sud. Elle a déposé en janvier une plainte contre Israël auprès de la Cour Internationale de Justice. Elle affirme « qu’Israël a commis, commet et risque de commettre des actes de génocide contre le peuple palestinien de Gaza » et demandé des mesures provisoires de protection. [F.L.]