Article paru dans l’Épisode cévenol numéro 21.
Est-ce rabat-joie de revenir sur la gestion de la pandémie alors que l’été s’installe peut-être enfin et que tout pousse à l’insouciance ? Interrompons la, le temps d’une réflexion, même partielle, sur une des mesures essentielles de Macron qui semble depuis sa propre maladie s’être mû en virologue-épidémiologiste et connaître le sujet. Les professionnels sont réduits à des figurants qu’heureusement les premiers concernés, c’est à dire nous, prenons souvent plus au sérieux que cela ne plaît au Président.
Rappelons nous : Le déconfinement rapide en décembre 2020 avait fait remonter le taux quotidien des infections à 25 000 tandis que la moyenne des décès se situait à 350 morts (tous les jours un airbus qui crashe!). En conséquence beaucoup étaient persuadés fin janvier qu’un confinement (puisque les errements de la politique sanitaire nous y contraignent) était imminent pour épargner des vies et éviter des malades.
Or, Macron a décrété qu’il ne fallait surtout pas fermer les écoles et laisser les parents s’occuper de leurs enfants. Il a imposé de surcroît un couvre-feu qui a mis en difficulté des millions de personnes dans l’organisation de leur vie courante.
Ce n’est qu’une fois les hôpitaux totalement débordés, les écoles contraintes de fermeture en raison du nombre de malades qu’il s’est enfin résigné à décréter un confinement… partiel, synonyme de boulot-métro-dodo au sens propre de l’expression. Il a donc poussé sa devise du « vivre avec le virus » jusqu’à l’extrême la présentant comme une performance héroïque. Selon lui, chaque jour de travail serait un jour de gagné, sans toutefois préciser pour qui. Les victimes de la maladie, en particulier du Covid long, et les parents et amis des morts l’en remercieront.
Et voici le bilan provisoire : Les deux mois « gagnés » ont coûté plus de 14 000 décès, près de 112 000 hospitalisations, dont 28 000 en réanimation, et environ 160 000 cas de Covid-19 long supplémentaires, selon les calculs de Le Monde qui a réalisé une étude « sous le contrôle de l’équipe de l’épidémiologiste Pascal Crépey, à l’École des hautes études en santé publique de Rennes ». Il faut y ajouter tous les malades non diagnostiqués et les morts indirectes pour manque de prise en charge.
Verrons nous Macron bientôt rendre des comptes ?