Préparer un programme électoral municipal, c’est un peu comme faire son ménage de printemps. On sort du placard tous nos vieux bibelots qui n’ont pas servi depuis des lustres, on les époussette, puis on les replace sur une étagère bien en vue le temps qu’elles se recouvrent de poussière à nouveau. Il en va ainsi des domaines de la culture, du lien social, de l’écologie ou du sport – dont les activités sont habituellement exercées par le secteur associatif, où force est de constater que bien souvent, le grand déballage n’est fait qu’une fois
tous les six ans, lorsque le besoin de légitimité sociale et d’atteindre un électorat le plus large possible se fait sentir.
En effet, quelle liste oserait de nos jours se présenter à une élection sans gribouiller quelques lignes sur le fait qu’elle accordera une attention toute particulière à la valorisation de la culture, du vivre ensemble et du tissu associatif local ? Qu’elle engagera tous ses efforts pour œuvrer au développement durable dans le respect de la transition énergétique et de la biodiversité ? Et quel candidat se priverait d’une opportunité inespérée de défendre une cause populaire surgissant à l’approche du scrutin ?
A Saint-Jean du Gard comme malheureusement dans bien d’autres villages, nos politiques ne différent pas de telles convenances. Aux beaux discours des jours flatteurs de campagnes électorales où le renouveau promet d’éclore par les urnes telles des orchidées fleurissant dans nos jardinières à la sortie de l’hiver, s’oppose une réalité, parfois toute autre. La nouvelle récente arrivée jusqu’à nos oreilles que l’association organisatrice de la renommée fête de l’Arbre et du Fruit jetterait l’éponge si l’équipe municipale sortante était réélue en dit long sur le traitement qu’ont pu recevoir les associations durant ce dernier mandat. Elle ne laisse nul besoin de démonter plus amplement les promesses faites pour le prochain… Et si l’éventualité que la commune puisse perdre l’un de ses événements annuels majeur offre au camp adverse une belle occasion de parader, son engagement dépassera-t-il le cap du dépouillement des votes ? De quoi vraisemblablement faire grincer les dents de bon nombre d’acteurs rencontrant le même type de difficultés avec ces élus peu scrupuleux et espérant trouver la place qui leur est due dans le cadre d’une véritable politique municipale associative. [Grenouille]