Une pandémie n’est pas une fatalité

Article paru dans l’Épisode cévenol numéro 19.

La pandémie du Covid 19 est hors de contrôle en France. Toutes les mesures prises depuis l’automne dernier ont au mieux freiné sa progression mais sans l’infléchir, et nous voici, 15 mois après son apparition, toujours englués dans les mêmes questionnements, confrontés aux mêmes incompétences et tributaires de la même irresponsabilité de l’exécutif. C’est pourtant évident : Si le taux d’incidence des infections est en hausse c’est parce que les lieux de travail, les écoles, les cantines et les transports en commun ne sont toujours pas désignés comme sources essentielles de contamination. Quid des usines, chantiers, abattoirs, entreprises diverses, bref tous les secteurs qui ne peuvent passer en télétravail ? Il est bien plus simple d’incriminer exclusivement les comportements individuels.

Quelle différence d’approche du pouvoir en matière de pandémie entre 2020 et 2021 ? L’an dernier, après avoir occulté de fin janvier à mars la progression de la maladie, Macron martelait que nous étions en guerre contre le virus, aujourd’hui il veut nous convaincre qu’il nous faut vivre avec. Personne ne sait si de nouveaux variants, plus dangereux, apparaîtront, ni combien de temps durera la protection du vaccin. Des épidémiologistes craignent déjà une 4e vague à l’automne ! Aux Etats-Unis, malgré un taux de vaccination de 30 %, les infections et les morts augmentent à nouveau.

Le but affiché est d’atteindre l’immunité collective de 90 % (!) en ayant été infecté ou vacciné. Au prix d’un crash d’avion quotidien en terme de morts, de plus de 30 000 personnes hospitalisées pour Covid 19, de 10 % des personnes malades atteintes d’un Covid long (lésions multiples d’organes, impacts sur la santé mentale, etc.), de dizaines ou centaines de milliers de décès à retardement en raison des déprogrammations d’opérations et d’examens médicaux. On sait déjà que la mortalité en 2020 dépasse de plus de 9 % celle de l’année précédente, que l’espérance de vie a baissé de 0,4 an, une première depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Des chiffres qui donnent le tournis alors que ne sont pas évalués les morts pour absence de traitement mais également dans un autre registre, les ravages psychologiques et les dégâts socio-économiques.

Depuis un an, nous vivons sous un régime de restrictions plus ou moins sévère qui frappe fortement notre vie sociale et professionnelle, sans toutefois affecter la Finance et les grosses entreprises qui bénéficient de toutes les largesses des parapluies financiers déployés par l’Union européenne. Comment se fait-il que de nombreux commerçants craignent d’ores et déjà devoir fermer boutique définitivement après cette crise alors que les bourses, elles, s’envolent ?

Nous nous attendions tous à un confinement fin janvier et comprenions à ce moment la nécessité de réduire les 20 000 infections par jour à 5 000 au plus pour permettre le suivi des cas (taux qui avait bien été annoncé lors du 2e confinement fin octobre 2020 mais jamais vraiment visé pour cause de préparatifs de Noël). Et voilà que Macron annonce vouloir gagner du temps pour… sauver notre liberté, pariant sur notre santé. Pendant ce temps, une loi liberticide après l’autre passe à coup de forceps (loi de sécurité globale, loi sur le séparatisme, réforme de l’assurance-chômage). En dépit de son vœu pieux, nous vivons sous cloche depuis des mois tandis que les infections continuent d’exploser pour dépasser 40 000 aujourd’hui. Qui profite de cette politique à courte-vue si ce ne sont les grands patrons ?

Cette navigation à vue, sans aucune stratégie, sans « visibilité », sans étapes fondées sur des données et non des dates, au bon vouloir d’un individu narcissique et présomptueux n’est autre que criminelle. Infantilisés, comment nous projeter, prendre les choses en main quand nous sommes soumis à une personne qui décide de confiner pendant un mois, tout en annonçant l’ouverture des terrasses de café mi-mai et ne plus jamais fermer les écoles ? Que fera-t-il à ce moment ? Laisser encore une fois filer le virus, promettre le vaccin pour tous, dans la perspective de partir en vacances ! Rendez-vous en septembre ?

Malgré les souffrances endurées ces derniers mois, 54 % de la population est aujourd’hui, favorable à un confinement strict s’il sert durablement à maîtriser l’épidémie. A croire que nous sommes bien plus raisonnables et responsables que ne l’est ce président. De plus en plus de collectifs refusent de se laisser tromper par ces dirigeants, et disent non. Soignants, enseignants, parents d’élèves et travailleurs, ils et elles ne veulent plus trinquer et décident de reprendre les rênes notamment de la gestion de l’épidémie. Certains, encore trop peu, refusent de travailler. Des collectifs développent des concepts de sortie de pandémie qui prennent en compte à la fois l’aspect sanitaire mais également social (salaire pour tous) tout en remettant radicalement en cause les modes de vie et de production qui nous sont imposés. Le but doit être la réduction drastique des infections car à ce jour nous ne savons pas si les vaccins actuels sont une solution durable. Relevons ce défi ensemble en nous appropriant des moyens de lutte contre le virus et inspirons nous des réflexions d’autres collectifs pour développer des stratégies à long terme. Cette épidémie n’est malheureusement pas passée et ne sera peut-être pas la dernière. [Tissa]

Pour plus d’infos: https://zero-covid.org/language/fr/

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/300321/regagnons-nos-libertes-par-la-strategie-zero-covid-solidaire

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Le temps des cerises

Article paru dans l’Épisode cévenol numéro 19.

Cris d’alarme des personnels soignants, messages d’alerte des enseignants, occupation des lieux de culture par les intermittents du spectacle et les précaires… La crise du Coronavirus qui était qualifiée à ces débuts de sanitaire revêt au grand jour, après de longs mois de mesures restrictives et de vie « sous cloche », son caractère social et politique. Et les maux entraînés par celle-ci trouvent de plus en plus clairement leur origine dans le fonctionnement de la société telle que nous la connaissions déjà auparavant.

Dans de nombreux esprits, la même question semble se poser : les conséquences de la crise auraient-elles été celles qu’elles sont à ce jour dans une société où le nombre de places dans les hôpitaux ne soit pas soumis aux impératifs budgétaires ? Où la santé de tous ne soit pas fragilisée par l’agro-industrie, la sédentarité du mode de vie moderne et la pollution ? Où la garantie d’un logement décent et d’un revenu assuré fasse qu’une période de confinement ne soit pas une gageure pour plus d’un ?

La réponse bien évidemment est non, un monde débarrassé du néo-libéralisme n’aurait pas connu une gestion de crise aussi calamiteuse que celle promue par les gouvernements actuels. Et ce constat semble se diffuser assez largement, où en tout cas venir raviver un certain nombre de luttes déjà en cours avant l’arrivée galopante de cette nouvelle épidémie. Car, souvenons-nous, les revendications des milieux hospitaliers ne portaient-elles pas déjà sur le manque de moyens, les tarifications à l’acte et les logiques gestionnaires concrétisant depuis bien longtemps le tri et la priorisation des soins des malades ? Les enseignants n’exigeaient-ils pas déjà un allégement du nombre d’élèves par classe et non leur fermeture ? Les militants écologistes ne s’opposaient-ils pas déjà à la destruction de la biodiversité et à l’exploitation sans retenue des ressources naturelles, telle la déforestation, connues de longue date comme facteurs privilégiés d’apparition des zoonoses ?

La crise a ainsi exacerbé des tensions sociales pré-existantes mais a aussi renforcé des inégalités déjà largement dénoncées dans notre société. Les violences faites aux femmes, les difficultés liées à l’emploi ou les questions du mal-logement devenues criantes lors des périodes répétées de confinement n’en sont que des exemples. Mais ces mesures induites par une gestion de l’épidémie aux conséquences pourtant lourdes ne semblaient pas suffire au gouvernement en place. Celui-ci a de surcroît décidé durant cette même période de renforcer son autoritarisme légitimé par l’état d’urgence sanitaire en proposant la loi liberticide sur la sécurité globale, et a sans complexe choisi d’accroître la pression exercée sur les plus précaires avec une énième réforme de l’assurance chômage…

Dans un monde qui peut nous paraître lointain, mais qui ne date seulement que de 2018/2019, le mouvement des Gilets Jaunes et bien d’autres soulèvements ayant eu lieu de par le monde s’opposaient aux ravages imposés par la globalisation de l’économie et les pouvoirs arbitraires. Dans un temps encore plus ancien, Jean-Baptiste Clément, communard acharné, écrivait les paroles d’une célèbre chanson qui allait devenir le symbole de l’insurrection parisienne et accompagner de nombreuses luttes populaires depuis les 150 ans qui nous séparent de cet événement. Il est bien évidement difficile de prédire l’issue de la crise actuelle, mais si un vent contestataire souffle de nouveau avec assez de vigueur, espérons qu’il nous débarrasse au plus vite de toutes les épidémies, qu’elles soient virales ou capitalistes !

[Grenouille]

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Quand l’Extrême droite frappe à la porte…

Article paru dans l’Épisode cévenol numéro 19.

Comme lors de chaque période de crise où d’incertitude politique, les propos haineux et discriminants, propres aux courants identitaires et d’extrême droite, ressurgissent opportunément. Les Cévennes, comme le reste du territoire, ne sont malheureusement pas épargnées.

Samedi 20 mars, la librairie La Plume Noire à Lyon a été la cible en plein après-midi d’une attaque par une quarantaine de militants d’extrême droite qui ont brisé les vitrines et tenté de s’introduire dans les locaux. Ce lieu est non seulement un local anarchiste mais il accueille aussi des personnes qui agissent pour l’entraide des plus démunis, qui se battent pour l’écologie sociale : c’est donc une agression directe de personnes investies au service de la population, pour son émancipation.

Jeudi 25 mars, en pleine réunion du conseil régional d’Occitanie, un groupe d’Action Française a tenté de déployer une banderole ciblant « l’islamo-gauchisme », faisant ainsi écho aux propos de la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche (celle qui voulait mandater une étude par le CNRS sur la présumée infestation des universités par cette pseudo alliance).

Enhardis par des opérations de « contrôle des frontières » dans les Alpes et en Méditerranée réalisées avec la neutralité bienveillante des États, ces serviteurs du Pouvoir ne se contentent plus de menacer de jeunes squatteurs à l’Hôtel des Cévennes ou d’agresser des personnes présumées étrangères à Sumène dans le Gard…

Le combat contre l’extrême-droite est nécessaire, mais ce serait une erreur de penser le gagner en allant sur leur terrain, celui de la violence, du rejet et de l’intolérance. Nous ne le gagnerons pas tout seuls non plus, mais avec le positionnement et la participation du plus grand nombre, y compris au travers des représentations publiques (qui sont actuellement si discrètes voir complaisantes envers ces auxiliaires des « forces de l’ordre »).

Lors de sa réunion mensuelle, l’intercollectif Cévennes Méditerranée (regroupant des associations d’accompagnement de personnes migrantes) a dénoncé tous ces actes inacceptables et s’engage à agir auprès des communes et collectivités territoriales pour les inviter à signer la charte de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants (ANVITA https://villes-territoires-accueillants.fr/) qui se positionne en faveur d’un accueil digne et inconditionnel des migrants. Une position exemplaire, qui permet à la population de s’ancrer dans la bienveillance et ne pas laisser de place aux propos haineux et discriminatoires, que ce soit pour les personnes étrangères, différentes ou pauvres.

A chacun donc de se prononcer !

[R.]

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Épisode cévenol n°19

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Défendre sa liberté à peu de frais…

Article paru dans l’Épisode cévenol numéro 18.

Certaines croyances sont parfois bien ancrées dans les mémoires. C’est le cas de celles s’appuyant sur la notion de « lutte pour la vie » et affirmant que l’humanité, livrée à elle-même, sans ordre social coercitif pour la contrôler, serait condamnée à disparaître car victime d’une guerre de tous contre tous, aboutissant à l’anéantissement des moins aptes. Défendues farouchement par Hobbes et d’autres adeptes du darwinisme social aux siècles derniers, ces théories pourtant amplement contestables trouvent un écho certain à travers la gestion de la crise sanitaire que nous connaissons actuellement et reflètent une vision de la société des plus pessimiste.

Dès le début de la lutte contre la pandémie, c’est bel et bien un autoritarisme effréné qui caractérise les mesures mises en place au sommet de l’État. De l’utilisation d’un langage martial à l’application de lois d’exception, de la surveillance des faits et gestes de chacun au matraquage policier punissant tout contrevenant, ce n’est pas au virus que la guerre a été livrée, mais bien à la population… À cela se rajoute un processus pleinement anti-démocratique promulgué par l’état d’urgence sanitaire légitimant des prises de décisions unilatérales sans concertation. La capacité de la société à se prendre en charge et à apporter des solutions à la crise est donc constamment niée au profit d’une politique tant déresponsabilisante que répressive.

Ainsi, il n’est pas surprenant que cette déferlante de mesures souvent confuses, inefficaces, contradictoires et privatrices de liberté entraînent une lassitude et une incompréhension grandissante, laissant parfois la place à un scepticisme pouvant aller jusqu’à des positionnements éthiques difficilement justifiables. Un renversement des causalités peut dans ces conditions insidieusement s’opérer, et les catégories de personnes dites à risques peuvent se voir endosser la responsabilité de la situation car se serait pour protéger ces dernières que la privation de libertés de chacun aurait lieu. Du laïus signifiant qu’« il faut bien mourir un jour » aux propositions de placer en confinement « les personnes âgées », c’est donc bien la part de la population la plus vulnérable qui serait mise au ban de la société au profit de celle qui s’estimerait en droit de jouir pleinement d’une vie sans entrave.

Deux visions faussement opposées semblent alors se faire face dans une dualité stérile. D’un côté, celle d’une société devant être menée à la baguette pour assurer le maintien d’intérêts plus économiques que sanitaires, de l’autre, une opposition aux mesures restrictives prônant le laisser faire pour défendre des libertés plus individualistes que collectives. Ces deux positions, si elles ne doivent évidement pas occulter l’ensemble des positionnements plus nuancés sur le sujet, sont pourtant révélatrices d’un état d’esprit commun se rejoignant dans une acceptation très libérale du vivre ensemble. Et si celle-ci, dans sa parfaite adéquation avec un système basé sur l’exploitation des plus faibles, n’étonnera que peu de monde venant de la bouche d’un dirigeant politique, elle mériterait pourtant de plus amples éclaircissements intellectuels venant de la part de certains défenseurs auto-proclamés des libertés…

Un an après le début de la crise sanitaire, il importe de sortir de l’impasse du « vivre avec » dans laquelle les politiques actuelles semblent se conforter et où se profile un avenir peu engageant comprenant à la fois restrictions et épidémie. Une sortie de crise par le haut ne se fera ni sans une sérieuse remise en cause du capitalisme autoritaire, ni sans la prise en compte de l’intégrité de tous. D’autres crises auront vraisemblablement lieu dans un avenir proche, et au-delà des considérations conjoncturelles du moment, c’est bien un modèle de société égalitaire qui est à définir. Pour contrer les pernicieuses idées ayant servi de caution idéologique au libéralisme à son époque, Kropotkine défendait le principe que ce n’est pas la compétition mais l’entraide qui constitue la norme de l’organisation sociale et que par conséquent les réseaux de collaboration et de coopération avantageux pour tous ont été une caractéristique constante des sociétés humaines. Espérons que la résonance portée encore aujourd’hui par ses études dans de nombreuses luttes trouve enfin le retentissement nécessaire.

[Grenouille]

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Quelques nouvelles du monde obscur

Article paru dans l’Épisode cévenol numéro 18.

Tout ce qui va suivre, je l’ai vu passer sur les réseaux sociaux depuis plus d’un an, et ça continue chaque jour. C’est l’idiotie en ligne. Pas même de la désinformation, mais l’expression de la bêtise la plus crasse. Si je voulais être vulgaire, je dirais que c’est de l’information à chier, je les appelle les faits caca news.

Donc, si j’ai bien compris, nous sommes des milliards sur une terre qui est plate, à contempler la lune sur laquelle personne n’a jamais mis le pied, et qui en plus est creuse. (Mais si elle est creuse, c’est que c’est une sphère, une boule, non? Alors la terre est raplaplatte, mais pas la lune? Faudra m’expliquer, je suis un peu bête). Et le soleil? Disque plat lui aussi ?

Le réchauffement climatique n’existe pas non plus. C’est une invention des démocrates pédophiles américains, et des écologistes, pédophiles également. Et si les glaciers fondent, c’est parce que nous sommes trop nombreux à piétiner dessus.

Trump est charismatique. Hitler était un brave homme. Les chambres à gaz n’ont jamais existé. Le glyphosate n’est pas dangereux. Les néocotinoïdes tueurs d’abeilles non plus.

Le Covid 19 (il faut dire ‘la’ Covid, mais pour moi cette saleté de virus ne peut être que masculin. En outre, on se met à parler de “Covid long”, bon sang que c’est embrouillé!) le Covid 19, donc, a été fabriqué par les complexes agro-militaro-industriels, avec l’appui de nos gouvernements pour éliminer les pauvres. (Ces salauds de pauvres qui coûtent un pognon de dingue, alors qu’il suffit de traverser la rue pour trouver du travail, lequel sera donc désormais réservé aux riches, qui pourront enfin en découvrir toutes les joies).

Le virus n’est rien qu’une grippette.

Le vaccin est mortel. Le vaccin est plein de nano-particules qui seront activées par la 5G et feront de nous des zombis. Il n’y a pas du tout 90.000 morts en France dus à l’épidémie, à peine le tiers, c’est juste pour nous faire peur et nous rendre obéissants.

Tous les médias sont des menteurs, surtout la presse, la télévision, la radio, enfin tous, quoi, il n’y a que Facebook , Twitter et Instagram qui disent la vérité.

Le masque ne sert à rien. (D’ailleurs j’ai jeté le mien dans la rue pour qu’il aille polluer les océans, je suis quand même libre d’envoyer mes postillons sur qui je veux, non?)

La France n’a apporté que le bonheur, l’amour, la paix, et la civilisation dans ses anciennes colonies, alors en effet pourquoi devrions-nous aujourd’hui demander pardon, présenter des excuses?

Dans vingt ans, tous les postes clé seront occupés par des musulmans, l’arabe sera la langue officielle, et les Françaises devront porter le voile.

La théorie de l’évolution n’a été imaginée que pour nuire à la religion chrétienne. Darwin aurait du être brûlé en place publique. La terre et l’Homme tels qu’ils sont ont été créés par Dieu il y a 4000 ans. Les civilisations antérieures, les peintures rupestre de Lascaux, Cosquer, Altamira, et autres grottes, soit disant vieilles de dizaines de milliers d’années, ne sont que le fruit de datations fautives ou d’esprits malveillants.

Je ne me plains pas, je constate, je m’amuse, j’essaie de réfléchir. Un ami à qui je confiais mon désarroi de voir nos sociétés devenir de plus en plus démentes, m’a dit l’autre jour que j’étais complètement parano. Complètement? Ah, non! A demi seulement, parce que je pense qu’il n’y a que la moitié de la planète à mes trousses.

Qui serais je, d’ailleurs, pour me plaindre de tant de folies? Après tout, il y a des millions de gens qui croient qu’il y a 2000 ans un mec nommé Jésus a marché sur la mer, a ressuscité des morts, a changé l’eau en vin, rendu la vue aux aveugles, et fait marcher les paralytiques. Il a mal fini, cloué sur une croix, et depuis ces millions adorent un instrument de torture. Encore un effort, braves gens, et bientôt on se prosternera devant la guillotine.

En attendant, et comme toujours, que la beauté vous accompagne car notre terre, plate ou pas, est magnifique, c’est notre seule maison, habitons la gaiement sans nous mordre comme des chiens en rage d’avoir perdu leur boussole.

[Bernard Blangenois]

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La « loi sur le séparatisme », une épée de Damoclès

Article paru dans l’Épisode cévenol numéro 18.

Le projet de loi dit « sur le séparatisme » rebaptisée « loi confortant le respect des principes de la République » a été adopté au Parlement le 16 février et doit encore passer par le Sénat. Beaucoup ont pensé qu’elle ne concernait que les associations cultuelles et en particulier celles de culte musulman (voir Episode cévenol 16). Il est vrai que ce texte cible en premier lieu les Musulmans de plus en plus ouvertement stigmatisés et soupçonnés de proximité avec des idées radicales flirtant avec le terrorisme. Mais détrompons nous, cette loi représente une véritable menace pour toutes les associations qu’elles soient humanitaires, environnementales, sportives, culturelles ou de solidarité internationale.

Stéphanie Hennette-Vauchez, professeure de droit, précise que « c’est une loi qui, on l’a bien compris, vise des catégories très particulières de la société civile, “l’islam radical” en particulier,. Mais elle n’est pas taillée sur mesure, bien au contraire car la loi doit s’attacher à être générale et impersonnelle. Elle pose donc de graves problèmes pour tous. » D’ailleurs le Conseil d’État a alerté très rapidement que : «les mesures du projet de loi concernent pratiquement tous les droits et libertés publiques» !

Concrètement, il est notamment prévu que « toute association ou fondation qui sollicite l’octroi d’une subvention au sens de l’article 9-1 auprès d’une autorité administrative ou d’un organisme chargé de la gestion d’un service public industriel et commercial s’engage, par un contrat d’engagement républicain, à respecter les principes de liberté, d’égalité, de fraternité et de respect de la dignité de la personne humaine ainsi qu’à respecter l’ordre public, les exigences minimales de la vie en société et les symboles fondamentaux de la République. » Les associations seront soumises à un contrôle plus strict et des sanctions pourront gravement entraver leurs actions. Dorénavant, les dissolutions seront ordonnées par l’administration et non plus uniquement sur décision de justice. Le cas du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) dissous par le ministère de l’Intérieur est parlant.

Comme le constate et le Conseil d’État et la Défenseure des droits, le « contrat d’engagement républicain » comporte des « notions sujettes à interprétations antagonistes » et des « incertitudes » qui ouvrent la porte à l’arbitraire. La notion de « sauvegarde de l’ordre public » à laquelle doivent souscrire les associations, est particulièrement contestée et suscite de nombreuses interrogations. D’autant plus qu’une des conditions qui peut mener à leur dissolution est élargie aux « agissements violents contre les personnes et les biens », ouvrant là un vaste champ d’interprétations.

Face à une précarité grandissante, un mécontentement et malaise généralisés et l’amplification de la répression, les associations et collectifs n’ont souvent d’autres moyens pour protester et se faire entendre que la désobéissance civile qui par définition enfreint à « l’ordre public ». Les tribunaux ont d’ailleurs par le passé souvent reconnu le bien-fondé de certaines de ces actions militantes, comme dans le cas des décrocheurs de portraits d’Emmanuel Macron, finalement relaxés.

Est-ce passible de sanctions et même d’une dissolution si l’association engagée dans le droit au logement force la porte d’entrée d’un bâtiment vide pour y loger des sans-abris ? Ou si un collectif occupe une place au centre ville pour pousser les autorités à respecter la loi qui les contraint à héberger des réfugiés mineurs non accompagnés ? Une association engagée dans la protection environnementale ou animale doit-elle craindre de ne plus obtenir de subventions si une de ses actions est qualifiée par le ministre de l’intérieur comme un trouble à l’ordre public ?

Une autre disposition de la loi aux conséquences inquiétantes prévoit que les agissements de membres d’une association peuvent être imputés à celle-ci. Cette forme de punition collective peut aller jusqu’à sa dissolution administrative comme dans le cas de Baraka City, une association caritative. D’aucuns craignent que dorénavant les associations peinent à trouver des responsables si ces derniers doivent endosser la responsabilité de propos haineux, ou considérés comme tels, prononcés par leurs membres sur les réseaux sociaux par exemple.

On le voit bien, si la motivation première de cette loi est de mettre au pas des associations cultuelles et culturelles musulmanes, ces dispositions peuvent à tout moment être appliquées à toutes les formations. Penser aujourd’hui que ne sont touchées que les autres peut s’avérer bientôt comme un immense leurre.

[Tissa]

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Épisode cévenol n°18

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Les gens meurent, les « marchés » jubilent

L’année 2020 n’a pas été un cauchemar pour tout le monde. Loin de là ! Et il ne faut pas beaucoup de mots pour le comprendre.

La pandémie met à genou des pans entiers des économies mondiales, des dizaines de millions d’emplois ont disparu ou sont menacés d’être détruits. Partout, et pas seulement dans le Sud, des millions de personnes sont propulsées dans la pauvreté, beaucoup subissent déjà la famine. L’avenir de milliards d’hommes, de femmes et d’enfants est hypothéqué pour que quelques oligarques de la finance continuent de faire la fête.

Et ils ont toutes les raisons de se réjouir. Au plus fort de la crise, les banques centrales de nombreux pays sont intervenues et ont injecté plus de dix mille milliards de dollars dans le système financier, non pas pour sauver en priorité l’économie réelle, mais pour éponger des dettes de certaines entreprises, satisfaire leurs actionnaires, renflouer les banques. Le « plan de relance » européen à hauteur de 750 milliards d’Euros n’est surtout pas destiné à financer les hausses de salaires des personnels de santé ou le chômage partiel. On parle de numérisation, digitalisation, réduction des émissions de gaz à effet de serre, etc. Il faut entendre casse sociale et développement du nucléaire. Les bourses jubilent.

Pendant ce temps, les hôpitaux agonisent et avec eux les patients. Pas assez de personnel soignant, ni de matériel, pas suffisamment de lits de réanimation, de lits tout court. On n’en parle pas ouvertement mais bien sur qu’il y a eu triage des patients atteints du Covid en amont. Lors de la première vague, le Samu a procédé à un tri qui ne s’est pas fait exclusivement en fonction de l’age, tandis que les malades des Ehpads n’ont pas été hospitalisés quelque soit leur état de santé initial. Pourtant, mourir du Covid ne devrait pas être une fatalité. Ces morts sont la conséquence de manques de moyens financiers et humains, donc également financiers.

[Tissa]

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Compteurs Linky, on en reparle !!!!

Goliath Enedis a pris du plomb dans l’aile, le 17 novembre dernier au Tribunal de Grande Instance de Bordeaux, et ce jugement nous conforte dans notre refus du compteur dit “intelligent”. Le tribunal mentionne : “on ne saurait suivre la Société Enedis lorsqu’elle affirme l’existence d’une obligation légale pour le consommateur d’accepter la pose du compteur Linky. En effet, les textes visés par Enedis, à savoir une directive européenne, une loi et un décret, n’imposent en rien une telle obligation”. Voilà qui est clair. De plus, ce même jour, le T.G.I. a fait injonction à Enedis de procéder à la pose de dispositifs filtrants à 13 plaignants reconnus électro-sensibles, injonction assortie d’amende en cas de retard.

ENEDIS, responsable de l’installation des compteurs Linky, reconnaît enfin que le compteur peut causer des problèmes de surchauffe et donc d’incendie potentiel.

Lors de son installation des précautions doivent être prises selon un cahier des charges précis non respecté ou non connu par les sous-traitants d’ENEDIS.

“En faisant installer au pas de charge les compteurs Linky pour rentabiliser les 5 milliards d’euros investis dans l’installation nationale, la filiale réseau d’EDF n’a pas toujours tenu compte des normes de sécurité et des voix discordantes dénonçant des risques d’incendie.” Cette citation de Clément Fayol vient de son article dans Médiapart : “Compteurs Linky : Les inflammables omissions d’Enedis”.

Face aux réponses insuffisantes de sa hiérarchie un technicien a alerté le parquet de Caen et une enquête préliminaire pour “Mise en danger d’autrui” a été ouverte.

Hasard du calendrier, le 1er janvier un habitant de Corbeil-Essonnes a vu son logement entièrement ravagé par les flammes. L’incendie est parti de son compteur Linky. L’habitant a décidé de porter plainte contre Enedis. Une expertise est en cours.

[Collectif Stop Linky Saint Jean Du Gard]

Contact : stoplinky-st-jean-du-gard@laposte.net

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