Les gens meurent, les « marchés » jubilent

L’année 2020 n’a pas été un cauchemar pour tout le monde. Loin de là ! Et il ne faut pas beaucoup de mots pour le comprendre.

La pandémie met à genou des pans entiers des économies mondiales, des dizaines de millions d’emplois ont disparu ou sont menacés d’être détruits. Partout, et pas seulement dans le Sud, des millions de personnes sont propulsées dans la pauvreté, beaucoup subissent déjà la famine. L’avenir de milliards d’hommes, de femmes et d’enfants est hypothéqué pour que quelques oligarques de la finance continuent de faire la fête.

Et ils ont toutes les raisons de se réjouir. Au plus fort de la crise, les banques centrales de nombreux pays sont intervenues et ont injecté plus de dix mille milliards de dollars dans le système financier, non pas pour sauver en priorité l’économie réelle, mais pour éponger des dettes de certaines entreprises, satisfaire leurs actionnaires, renflouer les banques. Le « plan de relance » européen à hauteur de 750 milliards d’Euros n’est surtout pas destiné à financer les hausses de salaires des personnels de santé ou le chômage partiel. On parle de numérisation, digitalisation, réduction des émissions de gaz à effet de serre, etc. Il faut entendre casse sociale et développement du nucléaire. Les bourses jubilent.

Pendant ce temps, les hôpitaux agonisent et avec eux les patients. Pas assez de personnel soignant, ni de matériel, pas suffisamment de lits de réanimation, de lits tout court. On n’en parle pas ouvertement mais bien sur qu’il y a eu triage des patients atteints du Covid en amont. Lors de la première vague, le Samu a procédé à un tri qui ne s’est pas fait exclusivement en fonction de l’age, tandis que les malades des Ehpads n’ont pas été hospitalisés quelque soit leur état de santé initial. Pourtant, mourir du Covid ne devrait pas être une fatalité. Ces morts sont la conséquence de manques de moyens financiers et humains, donc également financiers.

[Tissa]

This entry was posted in General. Bookmark the permalink.